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DELTA DU MEKONG
Situé à l’extrémité sud du pays, entre la mégapole Hochiminh-ville, la frontière du Cambodge, la mer de Chine et le golfe du Siam, ce delta s’étend sur une immense et basse plaine, extrêmement fertile. Formé par les limons du fleuve, ce vaste delta ne cesse, par ce processus permanent de sédimentation, de gagner du terrain sur la mer. Presque la moitié des terres de la région sont cultivées ; elles produisent suffisamment de riz pour tout le pays et même pour l’exportation : c’est le « grenier à riz » du Vietnam. Le sol le plus fertile du Vietnam n’est qu’un grand terrain formé par les alluvions et les sédiments déposés par le fleuve. C’est un monde mi-terrien, mi-aquatique, quadrillé par une multitude de canaux et d’arroyos verdoyants, de rizières et de jardins fruitiers, d’îles et de villages rythmés par les pulsations du fleuve et de la mer. Ses marées pénètrent une fois par jour dans le delta, apportant une multitude de poissons. Dans ce delta naturellement riche et prospère, l’eau et le riz sont les deux composantes de base de l’économie locale. Les rizières décrivent un damier miroitant à l’infini. Rien ne se passe sans le fleuve. Les travaux agricoles, la pêche, les transports, les traditions, les loisirs, la moindre chose dépend du Mékong. Ici, on ne marche pas, on glisse sur l’eau. Un monde envoûtant, particulièrement pendant la saison des pluies, où l’eau du ciel rejoint l’eau du fleuve. Le niveau du fleuve commence à monter dès le début de la saison des pluies, mais il sort de son lit en septembre. C’est la crue. Il inonde les berges, envahit les jardins et les rizières. Il se produit un phénomène très étrange : le courant du fleuve change de sens. Ce renversement est spectaculaire à observer. Le trop plein d’eau refuse de se déverser dans la mer, et reflue alors en amont dans le sens contraire du courant.
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